Sur le sentier d’Abraham-5 de Bethléem à Tuqu’a

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Il y a des étapes compliquées. Compliquées parce que les jambes et la tête ne sont plus au rendez vous… Compliquées parce que vous n’avancez pas . Compliquées parce que vous allez lâcher prise, abandonner, fuire … et pour une pèlerine, c’est pas dans son ADN. C’est vécu comme une trahison à ses valeurs…

Le corps ne devrait jamais être traité autrement que comme un homo sovieticus : contraint au rendement

Tesson- Petit traité sur l’immensité du monde

Le rendement ! Quand on commence les chemins de pèlerinage… on accumule les kilomètres, les efforts, les douleurs, la souffrance …. chercher Dieu dans la nature , les églises, à chaque pas… une action de grâce, une miséricorde ,une prière pour ceux qu’on aime, pour notre pauvre humanité…. enfin on essaie… prier… c’est difficile … pour moi c’est difficile… je préfère la lectio divina….

Balise à Bethléem

Cette journée sera notre dernière journée de marche….le chemin nous renvoie une réalité pas toujours idyllique…. loin de belles images d’Instagram faites pour sublimer la réalité. Cette distorsion me rend mal à l’aise… après Bethlehem et malgré un super balisage, plus rien… et on se perd, on tourne en rond mais la gentillesse des palestiniens est là, tel des anges gardiens, pour nous remettre sur le bon chemin…Artas…après quelques kilomètres dans une déchèterie à ciel ouvert….il y a ce couvent au fond du wadi Artas, les 4 sœurs de Notre-Dame-du-Jardin et le couvent d’ Hortus Conclusus… et les piscines de Salomon , système d’irrigation complexe datant d’Herode.

Le couvent d’Artas
Orage sur Horus
Conclusus
Jardin du couvent

À partir de ce moment, nous marchons dans le wadi… mais il est rempli d’eau… plus de balises… on prend la route… on demande Tuqu’ mais nous n’arrivons pas à nous faire comprendre ou on ne veut pas nous dire où…. la zone est C , sous contrôle israélien, Check point , militaires souriants contrôlent les entrées : l’endroit n’est pas facile… colonies israéliennes côtoient les villages palestiniens… suis pas là pour faire de la politique… mais je marche sur une terre politique … et suis touchée par cette situation, moi qui vit dans mon petit monde de bisounours! Se reprendre. Analyser.Ne pas tomber dans le syndrome de Stockholm… le manichéisme est insupportable ! Ce sont des situations complexes qui demandent des analyses complexes. Nous n’avons pas toujours la bonne paire de lunettes pour comprendre. Humilité !

The Herodium

Perdus sur une route, nous avons été ramassés … et amenés à notre guesthouse… et quelle guesthouse …. la famille Souliman… havre de paix , d’intelligence et de gentillesse…. merci merci à eux … et surtout une table d’exception…

La fatigue, l’épuisement m’a rattrapée. Je marche depuis le 5 février avec un lourd sac et des jambes lourdes… c’est la fin de mon pèlerinage. De mon pèlerinage à pied. Maintenant, repos, récupération et road trip ….Quel chemin ! Je repartirais !

2 Responses

  1. Boyet-Malignac

    Coucou Isabelle ! Quel courage mais ce n’est pas pour rien ! Merci encore pour ces magnifiques photos
    Bruno te rejoint bientôt ?
    Gros bisous

    • isabel

      Merci Sylvie… Bruno marche avec moi depuis Jericho. Une femme seule en Palestine, c’est pas top top … je ne sais pas si j’aurais osé le faire… question de respect… et puis c’est bien de partager un chemin avec son mari! Je t’embrasse. À très vite.

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